Voyage, inspiration et musique, nous avons parlé photo !
Alors commençons par une petite présentation, d’où viens-tu et depuis combien de temps es-tu à Rennes ?
Je viens de Guingamp dans les Côtes d’Armor, ça fait un an
que je suis vraiment à Rennes. J’ai fait des photos pour le brunch des
créateurs l’année dernière et on a tout de suite adoré. Donc c’est moi qui ai
proposé mes photos, je suis venue gratuitement et j’ai pu terminer à Rennes.
Quelles études as-tu fais avant
d’en arriver là ?
D’abord deux ans à l’IUT de Saint-Brieuc en technique de
commercialisation, ensuite une L3 Infocom, un Master 1 Infocom après j’ai
arrêté. Je n’ai pas voulu faire de Master 2 parce qu’à l’époque celui que je
voulais n’était pas proposé en alternance. Je trouvais ça inutile de ne pas
avoir de vraies expériences dans la com avant de commencer. J’ai donc lancé ma société, je suis en auto-entreprise et je travaillais à MacDo le week-end, vu que tu ne peux pas commencer comme ça sans rien. L’auto-entreprenariat c’est très simple, tu remplis un dossier sur Internet, tu as juste des déclarations à faire à propos de ton chiffres d’affaires. Ça fait trois ans que je l’ai fait mais maintenant ils essaient de plus en plus d’intégrer des formations, parce que du coup tu as toute une partie contact et gestion.
À quel moment as-tu décidé de
prendre l’appareil en main ?
Alors j’étais au lycée et avec une amie qui avait un appareil réflexe et une fois on s’est dit qu’on allait faire des photos entre nous comme on aime bien faire quand on est jeune. Et ça a débuté comme ça j’ai appris à aimer la photo et j’ai décidé de me m’acheter un appareil.
Alors j’étais au lycée et avec une amie qui avait un appareil réflexe et une fois on s’est dit qu’on allait faire des photos entre nous comme on aime bien faire quand on est jeune. Et ça a débuté comme ça j’ai appris à aimer la photo et j’ai décidé de me m’acheter un appareil.
Le fait de capter un instant précis
qui sera durable dans le temps est assez magique. Pour toi qu’est-ce qu’une
photo réussie ?
Tout dépend de chaque photographe mais pour moi une photo
réussie c’est lorsque tu ressens quelque chose quand tu la vois, tu dis
« qu’est-ce qu’il se passe » qu’elle soit ratée ou pas. Là récemment
j’ai publié une photo que j’avais faite à la Chambre aux Loups, c’est une forêt
mais il faut connaitre : c’est mon fief, j’y vais tout le temps je fais
souvent des photos là-bas. J’y étais allée un matin où il y avait de la brume
et en terme technique ma mise au point est axée sur la brume donc tout le
devant est un peu flou. On voudrait peut-être que le devant soit net et le
reste flou et du coup elle a eu un petit succès, je vais la mettre en vente
d’ailleurs [rires].Alors c’est au fur et à mesure que j’évolue, c’est beaucoup de photographes américains notamment dans les territoires près de l’Oregon, caractérisé par des falaises et des forêts. Maintenant j’apprécie davantage des photographes de voyage comme le français Brice Portolano qui me touche de plus en plus. Au départ je n’étais pas du tout là-dedans mais au final tu apprends comme ça ; il y a un photographe de Los Angeles qui détaille et explique comment il a fait à chaque photo qu’il poste et tu peux aussi poser des questions. C’est comme un cours à distance, des fois pour tester de nouvelles techniques j’utilise ses conseils puisque tu t’inspires souvent des autres finalement mais sans copier, avec ta touche personnelle.
J’essaye de capter l’émotion du moment. Ce n’est pas forcément facile quand tu rencontres des gens, tu ne sais pas comment ils sont dans la vie : par exemple quand ils sont en couple au début les personnes sont figées parce que ça reste quelque chose d’intime mais c’est au fur et à mesure que je les mets à l’aise et les personnes se dévoilent. Donc le but c’est de retranscrire leurs personnalités.
Quels évènements préfères-tu
photographier et pourquoi ?
Donc là j’ai fait des mariages pour la première fois cette année et c’était super ; ce ne sont que des photos sur l’instant parce que j’aime moins les photos programmées qu’on doit faire avec la famille etc, je préfère que ça reste naturel.
J’aime de plus en plus les photos aventures où il y a à la fois le paysage et la personne.
Donc là j’ai fait des mariages pour la première fois cette année et c’était super ; ce ne sont que des photos sur l’instant parce que j’aime moins les photos programmées qu’on doit faire avec la famille etc, je préfère que ça reste naturel.
J’aime de plus en plus les photos aventures où il y a à la fois le paysage et la personne.
C’est difficile à exprimer mais par exemple à l’écoute d’une chanson, tu as parfois des images qui apparaissent dans ta tête. Et c’est pareil quand je vais faire des sessions, j’ai une musique qui me vient à l’esprit alors j’essaie de mettre en parallèle. La musique ça déclenche quelque chose et inspire encore plus.
Comme Thylacine a composé son album dans le transsibérien, n’aimerais-tu pas créer un travail de long terme, par exemple lors d’un séjour, sur une certaine période ?
Oui j’aimerais bien avoir un projet comme raconter une histoire sur un voyage. Avec des amis j’ai envie de partir sur la côte ouest des Etats-Unis et dans les terres, le Wyoming, le Texas, puisque j’adore aussi l’équitation alors pourquoi pas aller dans un ranch. Je n’ai pas encore plus poussé l’idée mais quand ce sera le moment, je le ferais.
Tu as rencontré Fakear lors de son passage au Liberté, tu ne t’es donc pas arrêtée à la prise de photo, raconte-moi cette entrevue
Ca dépend, au départ j’ai voulu vraiment tester pleins de choses et c’est comme ça que tu vois où t’es le plus à l’aise, ce que t’aimes. Là j’essaie de plus en plus de me guider vers des reportages comme mes dernières séances en pleine nature, j’apprécie beaucoup moins les photos en intérieur car je n’aime pas les lumières artificielles.
La découverte de nouveaux endroits donne place à d’autres possibilités, c’est en quelque sorte une constante inspiration…
Dans tes réalisations est-ce que tu préfères garder une cohérence, un peu comme une ligne directive ou justement tu sépares les différentes collections ?
Alors j’ai commencé par Facebook, quand tu prends quelqu’un en photo et que tu l’identifie ça t’ouvre tout son réseau. Et sinon de plus en plus Instagram, en professionnel je m’y suis mise que depuis l’année dernière, mais j’ai réussi à doubler mon nombre d’abonnés. Je m’en sors comme vitrine et j’ai eu des contrats grâce à Instagram ; j’avais fait une photo pour des vêtements qui a été mise sur Bretagne Tourisme et on est venu me contacter.
On peut aussi retrouver les
créations de beaucoup d’artistes, à quelle fréquence te rends-tu sur ces
plateformes ?
Alors Insta plusieurs fois dans la journée, quand j’ai un
petit creux ou que je m’ennuie, sinon c’est tous les matins dès que je me
réveille je fais le tour de toutes les actus.
Depuis plusieurs années la photo s’est banalisée,
il est par exemple possible pour tout le monde d’ouvrir un compte Instagram de
d’y poster des photos, quel regard portes-tu sur le développement de ces
techniques numériques ?
Je trouve ça positif, c’est bien que tout le monde puisse se
découvrir et s’essayer à la photo. Ça sensibilise les gens à vraiment apprécier
regarder des photos. Quand t’es sûr Insta et que tu vois une photo un peu prise
à l’arrache tu te dis « bon… » et quand juste après tu vois une très
belle photo tu t’arrêtes.
Avec cette facilité
d’exposition, chacun peut se prendre pour un artiste, mais cette notion est
assez subjective, étant donné que c’est ton activité principale tu
considères-tu comme une artiste ?
Ce n'est pas pour être prétentieuse ou autre, mais pour moi quand tu arrives à créer de l'émotion chez les gens ou quand tu as ton univers bien à toi, tu es un artiste. C’est quelque chose que j’ai appris au fur et à mesure, je pense photo tout le temps en fait.
Ce n'est pas pour être prétentieuse ou autre, mais pour moi quand tu arrives à créer de l'émotion chez les gens ou quand tu as ton univers bien à toi, tu es un artiste. C’est quelque chose que j’ai appris au fur et à mesure, je pense photo tout le temps en fait.
Quelles sont les difficultés que
tu peux rencontrer au quotidien dans ce métier ?
Alors on peut dire que c’est un métier instable, chaque mois
je ne sais pas ce que je vais avoir à faire. C’est tout de même cool car chaque
semaine j’ai toujours pleins de choses et justement quand j’ai des creux ça me
laisse le temps de réfléchir à des projets perso, sur d’autres idées.L’autre point difficile c’est d’avoir du recul sur ce que tu fais : des fois je n’arrive pas à me rendre compte. Des fois il y a des photos où je me dis « c’est super elle est réussie » et d’autres fois où pour moi c’est normal, basique.
Tu es une photographe
indépendante mais avec qui travailles-tu en collaboration ?
Je travaille dans les locaux de l'Agence Demain, qui a créée
Rennes à Coup de Coeur. On a plein de projets ensemble, donc c'est cool de
pouvoir partager ses bureaux. On est une bonne équipe, dans nos locaux rue St
Guillaume avec vue sur le Teatro, on est avec des créatrices et un architecte.
Du coup ça crée une bonne dynamique, tout le monde est super sympa et a des
avis sur tout. C’est bien parce que les créatrices font appel à moi
lorsqu’elles ont besoin de photos, comme une sorte de réseau de partage de
service. Tu prévois d’y rester un moment ?
Je ne sais pas [rire]. C’est dur de se projeter. Là je suis en réservation pour les mariages de l’été prochain, j’en ai fait une dizaine l’été dernier alors j’espère faire à peu près le même nombre. Et peut-être un voyage parce que j’aimerais bien bouger.
Parlons matériel, sur quel
appareil photo te sens-tu le plus à l’aise ?
Là je suis sur le Nikon D800, c’est une entrée de gamme de
la gamme professionnelle. Ça fait trois ans que je l’ai et je commence à voir
ses limites et j’aimerais bien passer au niveau au-dessus. Pareil en terme
d’optique, j’ai un 50mm donc pour les portraits c’est très bien : c’est
une focale fixe donc le zoom est impossible. J’ai un grand angle de 28 qui est
très bien pour les paysages ou l’architecture, il donne une dimension aux
éléments. J’aimerais un peu plus de qualité parce que pour Fakear par exemple j’ai remarqué que mon petit boitier n’est pas très à l’aise en basse lumière, il fait du bruit, enfin j’aime bien entendre le grain sur l’image donc ça ne me dérange pas mais c’est le flou qui peut apparaître qui est gênant. Après il faut avoir un budget car quand tu entre dans des gammes professionnelles ça coûte extrêmement cher, du coup je vais essayer de revendre celui que j’ai pour réinvestir dans la gamme au-dessus comme le Nikon D810.
Je ne me suis jamais posé la question, attends je réfléchis…
Je suis très branchée à la musique alors ce serait sûrement un groupe, dans la folk j’adore Mumford and Sons donc pourquoi pas eux avec leurs petites guitares en forêt.
Alors tout l’Oregon aux Etats-Unis évidemment. J’ai fait un road trip au Canada il y a deux ans et ce que j’ai préféré c’est la partie parcs nationaux qu’on a visité avec la voiture. Je préfère beaucoup plus les photos en forêt qu’à la mer, c’est mon élément et je trouve qu’il y a beaucoup plus de possibilités de changer d’angle.
Je trouve que les couleurs donnent à chaque fois des émotions différentes. Je travaille tout le temps en couleur et quand je remarque une photo qui une émotion particulière je la passe en noir et blanc pour voir. C’est vrai qu’il y a des émotions plus fortes en noir et blanc, la couleur c’est plus léger et moins intense.
Trois mots pour décrire ton style ?
Authentique, car je n’aime pas trop préparé ce que je fais. Nature, bien sûr. Et luminosité, étant donné que je préfère les lumières naturelles.
Alors je suis allée en Suède il y a deux ans et ce n’est pas tellement par rapport à la photo mais davantage les gens que j’ai rencontré qui ont joué un rôle dans ce voyage. Les hôtes étaient formidables, c’était à Stockholm et c’était super.
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